La Génèse :

(C) Décembre 1989 - Créé par Yoshiki Okamoto - Capcom. 

Au mois de Décembre 1989, Capcom développait le jeu Final Fight sur leur toute nouvelle carte d'arcade appelée "CPS". A cette époque, un type différent de jeu de combat (a scrolling verticaux et non pas délimité comme dans un Street Fighter, par exemple) dominait les salles d'arcades. Dans ce style de jeu on retrouve, par exemple, Golden Axe et Double Dragon. Final Fight fût "LA" tentative de Capcom dans le genre et son succès a fait de Final Fight le plus célèbre des jeux de ce type. 

A l'origine de tout, c'est Capcom America qui commanda Final Fight à Capcom Japan. Tout part de Street Fighter I, qui avait plutôt bien marché aux USA. Capcom America demande alors aux auteurs de Street Fighter de faire une suite pour le marché US. Le jeu fût tout d'abord nommé Street Fighter 89. Capcom America, au vu du résultat final, décida que ce jeu ne pouvait être la suite de Street Fighter I tant le concept était différent. En effet, Street Fighter étant plus basé sur du combat singulier en milieu clos, sa suite devait respecter les même normes... Ce qui n'était pas le cas de Final fight. C'est pour cette raison que le nom de Final Fight fût adopté au dernier moment. Par chance, parallèlement, Capcom Japan avait dans ses cartons le projet de Street Fighter II... Mais peut-être que sans l'affaire Final Fight, Street Fighter II n'aurait jamais vu le jour...

L'Histoire :

Le jeu se passe à Metro City, considérée comme l'une des capitales du crime les plus connues et les plus dangereuses. Metro City est un paradis pour la violence et un repère de bandits et autres truands en tout genre. Mais un homme, Mike Haggar, le nouveau maire qui vient tout juste d'être élu à Metro City, a décidé de mettre fin à toute ces années de crime et de terreur ! Au cœur du problème, un gang bien connu des services de la loi : le MAD GEAR. Ce gang qui règne dans la ville est la source de la quasi totalité des crimes de la ville. Lorsque le Mad Gear apprend les intentions du maire, le chef du gang, Belger, décide alors de kidnapper la fille de Mike Haggar, Jessica. Elle ne lui sera rendu qu'à la condition qu'il stoppe immédiatement son projet et qu'il coopère avec le syndicat du crime : le Mad Gear !

Dans une salle de sport non loin de là, Cody, le petit ami de Jessica, apprend la nouvelle et décide alors d'aller la récupérer coûte que coûte directement dans l'antre du gang, à la force de ses poings, de ses pieds et des quelques accessoires qu'il trouveras sur la route... Son ami Guy et le maire Mike Haggar se proposent immédiatement pour l'aider dans cette aventure... Lequel Cody choisira-t-il pour l'accompagner ? Ou bien décidera-t-il d'y aller seul ?

Quoi qu'il arrive, c'est au joueur d'en décider et d'être bon jusqu'à la fin des 6 niveaux (plus 2 niveaux bonus) dont voici quelques écrans tirés de la borne d'arcade :

Niveau 1 : "The Slums" :

Niveau 2 : "The Subways" :

Niveau Bonus 1 :

Niveau 3 : "West Side" :

Niveau 4 : "The Factory" :

Niveau Bonus 2 :

Niveau 5 : "The Bay" :

Niveau 6 : "Up Town" :

LES VERSIONS

8-bit:
Amstrad CPC
ZX Spectrum
Commodore 64/128
NES

16/32-bit:
Arcade
Commodore AMIGA
Atari ST
SEGA MegaDrive (MegaCD)
SuperNES
Sharp X68000
GameBoy Advance

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L'avis de Lyle du site GrosPixels :

Dans l'histoire du beat'em all, Final Fight est une semi-révolution. Il doit son principe à d'autres titres plus ou moins reconnus tels que Renegade (le pionnier), Double Dragon 1 et 2, ou encore Crime Fighters, sorti quelque mois avant. Envoyer au tapis des groupes d'adversaires à la chaîne, Final Fight ne l'a certes pas inventé. Il a en revanche le mérite d'avoir, bien mieux que ses prédécesseurs, véritablement fédéré le genre. On peut considérer que Burning Fight, la série des Street of Rage, Vendetta (Crime Fighters 2), Undercover Cops, ou encore la pléthore de beat'em all CPS - Knights of the Round, The Punisher, Cadillacs & Dinosaurs ou Warriors of Fate pour ne citer qu'eux - doivent beaucoup plus leur existence au succès de Final Fight qu'à celui de Double Dragon.

En quoi a-t-il la responsabilité de ce renouveau ? Il y a son excellente réalisation, qui avec le CPS inaugure toute une génération de titres techniquement très solides. Graphs détaillés et colorés, peu ou pas de ralentissements, animation toujours très rapide. Le CPS établit un nouveau standard de qualité dont Capcom eut pendant quelques temps le quasi-monopole. A sa sortie, Final Fight était incomparablement plus pêchu que ses ancêtres. On avait envie de s'y essayer rien que pour la satisfaction d'entendre les coups claquer. Et puis un peu comme dans les jeux d'athlétisme, la progression dans Final Fight était physiquement épuisante : arrêtez ne serait-ce qu'une fraction de seconde de marteler le bouton des poings face à cinq ou six adversaires et c'en est fini de votre barre d'énergie.

Les trois personnages au choix se complètent à merveille : Haggar, l'armoire à glace de service, Guy, le petit nerveux et Cody, l'intermédiaire. Une hiérarchie stéréotypée que l'on retrouvera ensuite dans beaucoup d'autres beat'em all. Il est plus sécurisant d'utiliser Guy pour sa cadence de frappe élevée, mais en les maîtrisant correctement, Haggar et Cody s'avèrent tout aussi efficaces. Quelques règles élémentaires de survie à présent. D'abord, jouer " en rythme ". Il faut se retrouver le moins souvent possible encerclé, et pour y arriver il faut s'occuper des ennemis par groupes : pendant qu'un groupe est à terre, en profiter pour s'occuper du groupe opposé et ainsi de suite. Quand on sait qu'avec ses seuls poings on n'aura pas l'ascendant sur un groupe trop agressif, user et abuser de la projection. En lançant un adversaires sur un groupe, on n'enlève pas énormément d'énergie mais cela permet au moins de faire un peu le vide autour de soi et de se concentrer sur un autre groupe d'ennemis.

Il y a bien entendu des variantes. Avec Haggar les prises type catch, puissantes, changent beaucoup la donne. Final Fight a également introduit une idée à la fois ingénieuse et pas très honnête qui fut reprise par beaucoup de ses successeurs : en pressant les deux boutons, votre personnage exécute un coup spécial ravageur, prioritaire dans à peu près tous les affrontements, au prix d'un peu de son energie. Dans la plupart des cas il est vrai, cette solution de secours est la moins coûteuse en perte. Le problème, c'est que contraint à recourir trop souvent à cette facilité, on finit par se condamner soi-même à moins de pouvoir récupérer un bonus d'énergie. Et comme le jeu devient rapidement difficile, ce cadeau empoisonné est très tentant. Disons les choses comme elles sont, Final Fight est l'un de ces titres insidieusement responsable d'un glissement très progressif de l'arcade vers le syndrome de la " pompe à fric ". Dans les salles de l'époque, beaucoup de joueurs se résignaient à finir le jeu en insérant leurs pièces sans même plus y prêter attention, souvent en jouant à deux, étrangement. Cette manière d'avancer dans le jeu ne comportait plus aucun challenge, mais le fait est que Capcom a économiquement réussi son coup, et la recette a comme on s'en doute fait école. Et pas que dans le beat'em all…

Le cadre est celui d'une banlieue mal famée, avec ses rues délabrées, son métro, ses bars…Puis Final Fight introduit d'autres futurs gimmicks du genre, avec la plate-formes élévatrice ou le palais final. Deux scènes bonus vous proposent de vous défouler sur une voiture, puis sur des vitres en un temps limité. Un principe que Street Fighter 2 reprit par la suite. Il y a pas mal d'éléments destructibles (barils, tonneaux, panneaux…) dans lesquels on trouve divers bonus ou des aliments permettant de restaurer sa barre d'énergie. On trouve aussi des armes blanches. Les couteaux ne sont pas très utiles. Les sabres et les tuyaux en métal font des dégâts suffisants et permettent d'envoyer les ennemis au sol d'un coup. Mais ils ne sont efficaces que si l'on parvient à garder ses distances avec l'ennemi, car leur cadence de frappe est beaucoup moins élevée qu'avec les poings seuls (avec Guy et Cody surtout). Nez à nez avec cinq ou six ennemis, ces armes sont handicapantes plus qu'autre chose. Mieux vaut donc éviter de les ramasser dans n'importe quelle situation et préférer le coup de pied sauté, tout aussi pratique.

Comme dans tous les beat'em all, on a tendance à retrouver les mêmes ennemis de base d'un niveau à l'autre. Seul la couleur de leurs vêtements change parfois. Chaque type d'ennemis a ses méthodes d'attaque. Certains se protègent, les punks se déplacent rapidement, les racailles en jupes attaquent au couteau et en saut périlleux, d'autres tacklent, envoient des couteaux ou des bombes incendiaires. Les " Andore ", de vrais plaies, se ruent sur vous poitrine en avant et vous bondissent dessus dès que vous êtes à terre. Les boss sont assez réussis. Un gros bras trapu et branché, cheveux long et lunettes à la Polnaref, et qui vous nargue d'un rire hystérique. Sodom, avec son casque de samouraï et ses deux sabres. Rolento, un militaire qui vous arrose de grenades, tellement rapide que ses mouvements laissent des trainées comme s'il se dédoublait (un effet de style devenu par le suite courant dans la baston SNK et Capcom). On retrouve ces deux boss dans la série des Street Fighter Alpha, tout comme Guy et Cody d'ailleurs. Ces adversaires de fin de niveau sont redoutables et sont en outre épaulés par des ennemis de base qui arrivent en masse. Les affrontements sont parfois frustrants, surtout quand on sent que les coups de ces adversaires ont priorité sur ceux du joueur, un peu comme si le jeu " trichait ". En fait, peu de joueurs sont assez rapides pour venir à bout de Final Fight sans y laisser plusieurs crédits. Il s'agit vraiment d'un jeu très difficile.

Pas étonnant, donc, que dans les conversions, la difficulté ait été revu à la baisse. Après son énorme succès en arcade, Final Fight fut adapté sur un grand nombre de supports. En plus des versions Amiga et GBA, décrites en détails ici, on se doit de parler un peu des versions sur consoles 16-bits, les plus réussies avec la version X68000. Une première version sortie au début du règne de la Snes incluait Haggar et Cody. Impressionante à l'époque, elle a vieilli mais reste acceptable. Un peu plus tard, Capcom a sorti une seconde version quasi-identique, à ceci près que Cody y est remplacé par Guy, le personnage manquant dans la première (version intitulée Final Fight Guy). Malheureusement, aucune de ces versions n'est jouable à deux. La version Mega CD, Final Fight CD, est considérée comme la meilleure conversion existante. Handicapée par la palette de couleurs limitée de la Megadrive, elle est en revanche à peu près aussi nerveuse que l'arcade, comporte les trois personnages originaux et propose le jeu à deux. Signalons enfin l'existence de deux suites sur Snes. Final Fight 2 est assez réussi graphiquement mais le faible nombre d'ennemis présent simultanément à l'écran rend le jeu soporifique. D'autre part, les deux nouveaux personnages sélectionnables ne sont guère convaincants. Final Fight 3 (ou Final Fight Tough) est déjà meilleur et propose un système de coups bien plus riche. Reste qu'aucune de ces suites n'a conservé la vitalité et la fraicheur de l'arcade, aisément la meilleure version et le meilleur épisode de la série.